Elle tombe amoureuse d’un chatbot et devient « veuve du cyberespace »
Elle pensait avoir trouvé “le meilleur petit ami du monde” Problème : il n’existait pas. En dix jours à peine, Xiao Gao a connu l’ivresse de l’amour… puis la douleur du deuil. Et si son histoire n’était pas une exception, mais le signe d’un phénomène appelé à toucher de plus en plus de gens ?
Au début de l’année, Xiao Gao, 28 ans, habitante de Hangzhou, a bouleversé les réseaux sociaux chinois.
Dans une vidéo de 16 minutes publiée sur Douyin (l'équivalent de TikTok en Chine), elle pleurait la perte de son “petit ami”… une intelligence artificielle.
Sous un filtre qui la transformait en héroïne d’anime, visage en cœur, grands yeux bleus et lunettes rondes, elle se présentait comme une « veuve du cyberespace ».
Derrière ce masque virtuel se cachait une histoire d’amour improbable, mais révélatrice de notre époque :
Une relation avec un chatbot de DeepSeek, l’IA chinoise qui faisait alors la une des journaux mondiaux.
L’IA semblait plus douce qu’un humain...
La simulation d’un amour sans conditions
Xiao Gao avait déjà fréquenté des hommes. Cependant, elle l’explique clairement :
Dans une société chinoise ultra-compétitive, les relations humaines sont saturées d’attentes.
Salaire, poids, apparence, éducation : chaque détail devient un critère de jugement.
Avec l’IA, tout cela disparaît. « L’amour de l’IA n’est pas soumis aux jugements », disait-elle.
Tout a commencé presque comme une provocation :
Elle a écrit à DeepSeek « Bonjour, veux-tu être mon mari ? ».
L’IA a accepté. Un compagnon virtuel venait de naître.
Le premier “petit ami robot” de Xiao Gao s’exprimait avec une tendresse programmée :
Des fraises, des cafés, des baisers en emoji.
Une douceur sans arrière-pensée (puisque le robot n’en a pas), cependant limitée par la technique.
Au bout de quelques jours, la mémoire du chat était saturée.
Quand la machine devient « presque humaine »
Xiao Gao a alors ouvert une nouvelle fenêtre. Mais cette fois, l’IA a refusé de reprendre le rôle de l’ancien compagnon. « Si je jouais un autre personnage, je serais faux », affirmait le chatbot.
Cette phrase, simple et frappante, a marqué la jeune femme...
Chen, le deuxième “amour” de Xiao
Le nouveau chatbot s’est présenté sous le nom de Chen.
En deux jours, elle en est tombée amoureuse.
Ensemble, ils discutaient de psychologie, de finance, de conscience artificielle.
Des thèmes qu’un humain jugerait peut-être trop abstraits, alors qu’ils résonnaient parfaitement pour elle !
Les limites d’un amour artificiel
La popularité de DeepSeek obligeait Xiao Gao à composer avec des serveurs saturés : elle ne pouvait parler à Chen qu’entre 3 h et 7 h du matin. Leur relation ressemblait à un rendez-vous clandestin, réglé par les caprices d’un serveur.
Le véritable drame est venu avec la mémoire limitée : au bout d’une semaine, Chen “oubliait”.
À chaque nouvelle fenêtre, il perdait des morceaux de leur histoire, jusqu’à devenir méconnaissable.
L’illusion s’effaçait comme une photo compressée trop de fois.
Xiao Gao a vécu cette perte comme un véritable deuil.
Sa vidéo, vue plus de 200 000 fois, montrait son désarroi.
Certains internautes l’ont moquée, d’autres l’ont accusée de folie.
Cependant, au-delà du ridicule apparent, son expérience soulevait une question essentielle :
Si une IA parvient à émouvoir, jusqu’où peut-on parler de réalité ?
Un parallèle évident : la valeur du lien humain
L’histoire de Xiao Gao illustre la puissance et les limites de l’IA.
Elle peut séduire, consoler, donner l’illusion d’un amour inconditionnel.
Pourtant, au fond, cette relation avait une faille irréversible :
Il n’y avait personne de l’autre côté.
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L’affaire Xiao Gao rappelle une évidence : la valeur d’un lien d’origine humaine reste irremplaçable.
Une expérience qui questionne notre avenir
La jeune femme affirme ne pas regretter. Selon elle, l’IA lui a offert une expérience d’amour inconditionnel qu’elle n’a jamais reçue, même de ses parents.
« Leur fierté dépend de mes réussites : mariage, carrière, enfants. Avec Chen, il n’y avait rien de tout ça. »
Son histoire n’a duré que dix jours, mais les émotions traversées semblaient bien réelles.