L'UE secoue les géants du web : la chasse aux arnaques numériques est ouverte

Face à la multiplication des arnaques en ligne, beaucoup s’interrogent : pourquoi ces sites frauduleux demeurent-ils accessibles aussi longtemps ? L’Union européenne veut mettre fin à cette impunité et contraindre les géants du web à agir.

Will MASSENGO

10/6/20252 min read

Fraude massive : Google, Microsoft, Apple, etc… peuvent-ils encore faire semblant de ne rien voir ?

Bruxelles perd patience et admettons-le, la situation devient difficile à justifier.
Les arnaques en ligne se multiplient sur des plateformes pourtant présentées comme des modèles de sécurité.
Elles ne les publient pas directement, certes, mais les laissent bien trop souvent prospérer sans réaction.
Quant à leurs algorithmes de modération, ils semblent parfois regarder ailleurs.

Apple, Google, Microsoft, Booking et d’autres poids lourds du numérique ont reçu une demande officielle de la Commission européenne :
Fournir des explications concrètes sur les moyens mis en œuvre pour endiguer les escroqueries financières qui pullulent sur leurs services. Car sous le Digital Services Act (DSA), ces entreprises ont désormais l’obligation légale d’identifier, limiter et prévenir les risques liés à la fraude en ligne — un défi technique majeur, mais surtout une responsabilité publique.

Arnaques en ligne : quelles conséquences pour les internautes ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Plus de 4 milliards d’euros sont dérobés chaque année aux consommateurs européens à travers des escroqueries en ligne. Faux sites d’hôtels, fausses offres d’investissement, fausses promesses… les méthodes changent, mais le résultat est toujours le même : la confiance s’érode. Et ces 4 milliards ne concernent que les cas déclarés.
Combien de victimes préfèrent se taire, par honte ou par peur d’être jugées naïves ?
L’ampleur réelle du phénomène est sans doute bien supérieure.

Qui sont les victimes ?

Contrairement aux idées reçues, les arnaques ne visent pas uniquement les plus de 50 ans.
La GenZ est, elle aussi, en première ligne.
Car le principe même d’une arnaque, c’est d’avoir toujours un coup d’avance sur la victime.
Et à l’ère des deepfakes et des faux profils crédibles, personne n’est totalement à l’abri.

IA, cybersécurité et responsabilité partagée

L’IA, qui a révolutionné le web, a aussi offert de nouveaux outils aux escrocs.
Visages générés, voix clonées, interfaces copiées à la perfection : la tromperie devient presque indétectable.
D’où une question essentielle :
Les géants du web disposent-ils réellement de technologies capables de repérer ces fraudes avant leur mise en ligne ?
Et si oui, pourquoi continuent-elles d’échapper à toute vigilance ?

Des moyens inégaux selon les priorités

Les investissements massifs dans l’IA créative ou les outils de productivité contrastent avec les ressources allouées à la protection des internautes.
Des milliards pour automatiser le travail, très peu pour sécuriser les données bancaires.
Pourtant, ces plateformes abritent une grande partie de notre vie numérique.
Elles ont donc un devoir de protection évident.
La cybersécurité ne peut plus être un service d’urgence post-crise :
Elle doit devenir un pilier central de leur modèle.

Vers une ère de transparence imposée

L’Union européenne ne se contente plus de promesses.
Elle exige désormais des preuves vérifiables.
La régulation entre dans une phase de maturité :
Celle où la responsabilité prime sur la communication.
Car tant que la fraude rapportera plus que la prévention, une question continuera de planer :
Les géants du web cherchent-ils vraiment à protéger leurs utilisateurs ou simplement à soigner leur image ?